Auto proclamé "président à vie", Niazov avait été déjà à la tête du Turkménistan en 1985 alors que cette République constituait une partie de l'URSS. Après l' effondrement soviétique, Niazov a préserve le pouvoir absolu.
Chef autoritaire et mégalomane, sa politique touchait les limites de la folie, sans par autant significatives réactions par la communauté internationale. Or, Niazov ne nuisait ni aux Américains ni aux Russes et il n'était pas réactionnaire à leur politique internationale. Un autre exemple que les grandes forces internationales s'inquiètent de manière sélective en ce qui concerne les droits de l'homme et la démocratie, selon leurs intérêts et leurs alliances.
Pour avoir une image de la mégalomanie du Niazov, nous publions une partie de sa biographie, dont la totalité vous trouverez a Wikipedia :
“Nyýazow est un dirigeant autoritaire, connu pour le fort culte de la personnalité qui lui est voué et auquel il associe le souvenir de sa mère disparue de longue date lors d'un séisme, Gurbansoltan Eje. Considérant le Turkménistan comme une nation dépourvue d'identité nationale, il a tenté de reconstruire le pays à son image tout en en effaçant les influences russes et occidentales. Il a ainsi rebaptisé la ville au nom russe de Krasnovodsk, sur la mer Caspienne, avec le nom de Türkmenbaşy. Il a, en outre, donné son nom, ou celui des membres de sa famille proche, à divers écoles et aéroports, et même à une météorite. Le visage de Nyýazow orne tous les billets de banque, et de larges portraits du président sont affichés dans tout le pays, en particulier sur les bâtiments importants, et dans les principales avenues. Des statues à son effigie, ou à celle de sa mère, sont disséminées dans tout le Turkménistan. L'une d'entre elle est située au milieu du désert du Karakoum. Une autre, plaquée d'or, se trouve au sommet du plus haut bâtiment d'Achgabat, l'Arche de la Neutralité, et pivote sur elle-même afin d'être toujours orientée vers le soleil. Nyýazow a ordonné la construction d'un palais monumental à Achgabat pour commémorer la règle qu'il a édictée : « Personnellement, je suis opposé à ce que l'on voie des images ou des statues de moi dans les rues... mais c'est ce que veut le peuple. »Le système éducatif endoctrine les jeunes turkmènes et fait l'apologie de Nyýazow. Les ouvrages scolaires sont presque exclusivement constitués de travaux ou de discours de Nyýazow.
Le texte fondamental est le Ruhnama, ou Livre de l'Âme, une épopée nationale écrite par Nyýazow. Ce livre, un mélange d'histoire révisionniste et de lignes de conduites morales a pour vocation d'être le « guide spirituel de la nation », et le socle des arts et de la littérature nationaux. En mars 2006, il déclare d'ailleurs : « Celui qui par trois fois lira le Ruhnama trouvera une richesse spirituelle, deviendra plus intelligent, reconnaîtra l'existence divine et ira directement au paradis ».De plus, l'alphabet a été changé : l'ancien alphabet cyrillique proche de celui utilisé par le russe a été remplacé par un alphabet latin proche du turc et les livres de la période soviétique dans l'ancien alphabet ayant été interdits, sans avoir été remplacés par de nouveaux ouvrages, il ne reste pas grand chose d'autre dans les bibliothèques que les œuvres de Nyýazow. En 2004, le dictateur a même ordonné la fermeture de toutes les bibliothèques rurales sous prétexte que d'après lui, les villageois turkmènes ne lisent pas.
À Gypjak, le village natal de Nyýazow, un complexe à la mémoire de sa mère est en cours de construction, qui inclura une mosquée, estimée à cent millions de dollars (construite par Bouygues), et conçue comme un symbole de la renaissance du peuple turkmène. Sur les murs de cet édifice seront inscrits des préceptes extraits du Ruhnama mêlés à des sourates du Coran.Parmi les autres tentatives de Nyýazow pour transformer la culture turkmène, on peut citer la définition d'étapes de la vie et le changement de nom des jours et des mois de l'année, renommés en hommage à des héros ou symboles nationaux. Ainsi, janvier est devenu türkmenbaşy, avril gurbansoltan eje, septembre ruhnama et décembre bitaraplyk, c'est-à-dire « neutralité ». Tous les autres noms de mois sont concernés dans le même état d'esprit. L'année 2003 a d'ailleurs été proclamée année Gurbansoltan Eje. En 2002, il a rendu obsolète le mot traditionnel turkmène çörek, qui désigne le pain, pour le remplace par gurbansoltan eje. En 2005, il a substitué au serment d'Hippocrate un serment au président. En 2006, une nouvelle variété de melon est baptisée türkmenbaşy.
En tant que président à vie du Turkménistan, Nyýazow a promulgué de nombreux décrets, comme :
l'interdiction pour les présentateurs de télévision d'être maquillés, Nyýazow ayant du mal à distinguer les présentateurs des présentatrices.
l'interdiction des ballets et de l'opéra, qu'il décrit comme superflus.
l'interdiction de fumer en public que Nyýazow instaura en 1997 lorsqu'il dut arrêter de fumer après une intervention chirurgicale majeure au cœur.
l'interdiction du playback lors de l'interprétation de chansons. l'interdiction pour les jeunes hommes de porter la barbe ou d'avoir les cheveux longs (effective depuis 2001).
l'interdiction pour les jeunes gens d'avoir des dents ou des couronnes en or, et la recommandation associée de ronger plutôt des os, pour préserver leurs dents.
l'interdiction en août 2005 de la musique enregistrée à la télévision, dans les lieux publics et lors des mariages, afin de protéger la "vraie culture, et notamment les traditions de musique et de chanson du peuple turkmène"
la fermeture de la quasi-totalité des bibliothèques publiques et d'un grand nombre d'hôpitaux en dehors de la capitale."